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Camp de Châlons (1857) - Les maraudeurs

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Légende sur document :

Camp de Châlons (1857) - Les maraudeurs

Légende semi-imprimée et semi-manuscrite au verso



Collection

CALVELO
verso

Datation : 1857

Commentaire datation : Millésime précisé sous le titre de la série sur le carton de montage

Auteur du cliché : Petitjean Jean Léon

Série : Camp de Châlons (1857) , numéro : 69

Editeur : Bertrand Alexandre

Lieu de la prise de vue : /Europe/France/Grand-Est/Marne/Arrondissement De Châlons-en-Champagne/Mourmelon-le-Grand

Texte au recto : Camp de Châlons (1857)

Analyse :

Un garde-champêtre tente d'arrêter plusieurs soldats qui viennent de commettre un vol : comme on le voit, le reportage du lieutenant Petitjean est moins « monumental » que celui (beaucoup plus célèbre) de Gustave Le Gray – et pas seulement par les dimensions des épreuves ! Des maraudeurs ? De pareils épisodes étaient bien entendu potentiellement dégradants pour l'image officielle du soldat. Familier de la vie de garnison, Jean Léon Petitjean n'hésite pas à mettre en scène une troupe sans doute plus authentique, moins « idéalement » combative que celle de son contemporain Le Gray : on la voit sur les stéréogrammes épuisée par l'exercice, jouant aux cartes, se distrayant au café, au théâtre... On la voit même, en effet, se livrer à des conduites délictueuses (chapardage et duel) ou à des travaux dépourvus de tout caractère martial (couture). Paradoxalement, un officier-photographe était donc prêt à peindre les réalités les moins glorieuses du quotidien des soldats. Objet d'une commande impériale – et vraisemblablement sujet à un cahier des charges impérieux –, les fameux albums de Le Gray, qui étaient sans doute appelés à servir de manière voilée les intérêts politiques de Napoléon III, devaient se conformer à des conventions plus héroïques.

Jean Léon Petitjean, auteur des clichés qui composent la série, est né le 5 mai 1823 à Verdun (Meuse). Lieutenant des voltigeurs de la Garde impériale et photographe amateur, il semble avoir été tenu en haute estime, tant par son maître en photographie (Camille Oulif, de Metz) que par la hiérarchie militaire, puisqu'il fut nommé chevalier de la légion d'honneur le 18 juillet 1856, peu de temps avant la réalisation de son reportage à Mourmelon.
Le choix même des sujets photographiés au camp et la crédibilité de cette petite chronique visuelle de la vie militaire sont évidemment liés à sa connaissance intime du quotidien des garnisons. Cette authenticité aurait probablement fait défaut à la production d'un photographe professionnel sans expérience militaire. Il n'est d'ailleurs pas certain qu'un civil eût obtenu les autorisations et les connivences nécessaires à la réalisation de certains stéréogrammes. La longévité du « Camp de Châlons (1857) » sous la forme des « scènes militaires » non localisées qui ont été (re)publiées dans les années 1860 porte témoignage de l'intérêt que le public portait à la collection.
L'habile soldat-photographe est décédé le 10 mars 1887. A cette date, la série, vieille de trente ans, était vraisemblablement déjà tombée dans l'oubli, comme la quasi-totalité de la production stéréoscopique du second Empire.

Bibliographie :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Ch%C3%A2lons

« Revue photographique », 5 février 1858.

« Mémoires de l'Académie impériale de Metz », 1860.

Dimensions de l'image Haute Définition : 7992 X 3876 pixels

Date d'entrée dans la stéréothèque : Décembre 2023

Proprietaire : José Calvelo

N° d'inventaire : CAL0596

Elaboration de la notice :

Commentaires : : Un grand merci à Dominique Devidts qui, grâce à sa connaissance experte de la vie militaire sous le second Empire, a su retrouver le corps auquel appartenaient les soldats photographiés, ainsi que le grade, le prénom et le régiment du lieutenant Petitjean (informations qui manquaient dans la « Revue photographique ») ! (JC)