Calais : Usine Heude, atelier de broderie
Légende sur document :
18 août 1933 : L'atelier de broderie, 173Mention manuscrite sur le cadre de la photo
Mots Clés
Calais Usine textile Ouvrière Homme Heude Édouard Matériel pour le textileCollection
HEUDEDatation : 18 août 1933
Commentaire datation : Date portée sur le cadre de la plaque de verre ( datation min. : 1933, datation max. : 1933 )
Auteur du cliché : Édouard Heude père
Lieu de la prise de vue : /Europe/France/Hauts-de-France/Pas-de-Calais/Arrondissement de Calais/Calais
Texte au recto : 18 août 1933 : L'atelier de broderie, 173
Analyse :
Édouard Heude père et fils sont dentelliers (c’est-à-dire fabricants de dentelle mécanique) depuis plusieurs générations, héritiers de trois familles distinctes de dentelliers (Heude, Hall et Lheureux) depuis au moins 1850.
L’usine familiale est installée à Calais en 1900 au sein de l’usine « collective » Dognin. La maison Dognin est également une grande famille française de dentelle mécanique, initialement installée à Calais. Mais, à partir de 1880, en développant sa production, elle en transfère une grande partie à Villeurbanne et Lyon, ne maintenant à Calais que la production de dentelles « Leavers » (procédé qui permet de réaliser en même temps sur la même machine un motif de dentelle fantaisie sur un fond de tulle). Le transfert de l’essentiel des fabrications dans le Rhône laissa vide une grande partie des surfaces de l’usine. On peut supposer que c’est à ce moment (1880) que la Maison Dognin commença à louer ces espaces libres à 28 confrères, instaurant ainsi ce qui fut désigné comme « l’usine collective » Dognin (un espace de « co-working » avant l’heure, en quelque sorte).
La Maison Heude-Hall s’y installa donc en 1900. Elle produit sur des métiers mécaniques du tulle et de la dentelle fine pour la lingerie de luxe (avec des métiers dits « 15 points » à « barres indépendantes » qui permettent de réaliser des réseaux riches et complexes). Elle est reconnue pour ses motifs inspirés des dentelles dites de Flandres (Binche, Chantilly, Malines et Valenciennes).
Pour confectionner la dentelle dite « Malines de Saint-Pierre » aux motifs fleuris délicats destinés à la lingerie de luxe (décolletés, bas de combinaisons, robes de nuit, peignoirs), il fallait des machines spéciales de marque Beyroux qui étaient servies par un personnel fourni de brodeuses.
Grâce à la sous-traitance avec de grandes marques de lingerie, l’activité de la Maison Heude-Hall se poursuivit jusqu’en 1970. La crise eut alors raison de la fabrication industrielle de dentelles à Calais ; toutes les machines furent alors détruites.
La présente vue nous montre l’atelier de broderie mécanique, avec une douzaine de brodeuses intervenant sur les machines Beyroux. L’homme qui pose au fond de l’atelier est vraisemblablement Édouard Heude fils (28 ans). La photo a vraisemblablement été prise par son père (56 ans, Édouard également) qui est encore le patron de l’entreprise. Cette photo est la seule qui semble avoir été conservée de l’année 1933.
Le fonds Heude comprend 7 vues de métiers à tulle et à dentelle : les MRT001, 002, 003, 043, 044, 108, 109.
Bibliographie :
Robert Marty (données familiales)
http://mariame62.e-monsite.com/pages/une-famille-de-denteliers.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dognin_&_Cie
http://lerizeplus.villeurbanne.fr/arkotheque/client/am_lerize/encyclopedie/fiche.php?ref=35
Calais, Dictionnaire des adresses et annuaire du port, 1er janvier 1905 (Gallica), p 225
Etat de conservation : bon
Lieu de conservation : Mont-de-Marsan
Type de support : Photographies collées sur carton
Dimensions de l'image Haute Définition : 6188 X 2806 pixels
Information développement : Positif
Information couleur : Noir et Blanc
Date d'entrée dans la stéréothèque : Novembre 2022
Proprietaire : M. Marty
N° d'inventaire : MRT043
Elaboration de la notice : Christian Bernadat