Calais : Usine Heude, métier à confectionner le tulle pour la dentelle
Légende sur document :
N°44, Métier à dentelle, Édouard HeudeMention manuscrite sur le cadre en carton rose
Mots Clés
Calais Usine textile Homme Heude ÉdouardCollection
HEUDEDatation : 1932
Commentaire datation : Millésime portée sur certaines photos de la même série (par ex MRT006)
Auteur du cliché : Édouard Heude père
Lieu de la prise de vue : /Europe/France/Hauts-de-France/Pas-de-Calais/Arrondissement de Calais/Calais
Texte au recto : Métier à dentelles, Édouard Heude, n°44
Analyse :
Édouard Heude père et fils sont dentelliers (c’est-à-dire fabricants de dentelle mécanique) depuis plusieurs générations, héritiers de trois familles distinctes de dentelliers (Heude, Hall et Lheureux) depuis au moins 1850.
L’usine familiale est installée à Calais en 1900 au sein de l’usine « collective » Dognin. La maison Dognin est également une grande famille française de dentelle mécanique, initialement installée à Calais. Mais, à partir de 1880, en développant sa production, elle en transfère une grande partie à Villeurbanne et Lyon, ne maintenant à Calais que la production de dentelles « Leavers » (procédé qui permet de réaliser en même temps sur la même machine un motif de dentelle fantaisie sur un fond de tulle). Le transfert de l’essentiel des fabrications dans le Rhône laissa vide une grande partie des surfaces de l’usine. On peut supposer que c’est à ce moment (1880) que la Maison Dognin commença à louer ces espaces libres à 28 confrères, instaurant ainsi ce qui fut désigné comme « l’usine collective » Dognin (un espace de « co-working » avant l’heure, en quelque sorte).
La Maison Heude-Hall s’y installa donc en 1900. Elle produit sur des métiers mécaniques du tulle et de la dentelle fine pour la lingerie de luxe (avec des métiers dits « 15 points » à « barres indépendantes » qui permettent de réaliser des réseaux riches et complexes). Elle est reconnue pour ses motifs inspirés des dentelles dites de Flandres (Binche, Chantilly, Malines et Valenciennes).
Pour confectionner la dentelle dite « Malines de Saint-Pierre » aux motifs fleuris délicats destinés à la lingerie de luxe (décolletés, bas de combinaisons, robes de nuit, peignoirs), il fallait des machines spéciales de marque Beyroux qui étaient servies par un personnel fourni de brodeuses.
Grâce à la sous-traitance avec de grandes marques de lingerie, l’activité de la Maison Heude-Hall se poursuivit jusqu’en 1970. La crise eut alors raison de la fabrication industrielle de dentelles à Calais ; toutes les machines furent alors détruites.
La présente vue nous montre un métier à tulle. L’homme qui pose à ses côtés est vraisemblablement Édouard Heude fils qui n’a que 27 ans (1932). La photo est vraisemblablement prise par son père, (55 ans, Édouard également) qui est encore le patron de l’entreprise.
Le fonds Heude comprend 7 vues de métiers à tulle et à dentelle : les MRT001, 002, 003, 043, 044, 108, 109.
Bibliographie :
Robert Marty (données de famille)
http://mariame62.e-monsite.com/pages/une-famille-de-denteliers.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dognin_&_Cie
http://lerizeplus.villeurbanne.fr/arkotheque/client/am_lerize/encyclopedie/fiche.php?ref=35
Calais, Dictionnaire des adresses et annuaire du port, 1er janvier 1905 (Gallica), p 225
Etat de conservation : bon
Lieu de conservation : Mont-de-Marsan
Type de support : Tirage sur papier photographique
Dimensions de l'image Haute Définition : 8080 X 4235 pixels
Information développement : Positif
Information couleur : Sépia
Date d'entrée dans la stéréothèque : Novembre 2022
Proprietaire : M. Marty
N° d'inventaire : MRT001
Elaboration de la notice : Christian Bernadat