Bretagne - Portrait de Lovell Reeve au pied d'un menhir à Carnac

Datation : 1858

Commentaire datation : L'excursion des Anglais Jephson, Reeve et Taylor eut lieu en août et septembre 1858. La datation mentionnée est celle du négatif.

Auteur du cliché : Henry Taylor

Lieu de la prise de vue : /Europe/France/Bretagne/Morbihan/Arrondissement De Lorient/Carnac

Analyse :

Nous avons-là un document photographique rare, une des « perles » de la Stéréothèque
Quelques années après l'excursion qui avait donné lieu, en 1859, à la publication de Narrative of a Walking Tour in Brittany – l'un des tout premiers livres illustrés par des stéréogrammes –, l'éditeur fit à nouveau tirer, pour son Stereoscopic Magazine de 1865, quelques clichés saisis au cours de ce voyage en Bretagne.
L'homme assis au pied du menhir n'est autre que le naturaliste-éditeur (et photographe amateur) Augustus Lovell Reeve. Accompagné de Henry Taylor, un opérateur professionnel, il fit le trajet dans une voiture de location, les deux voyageurs s'arrêtant régulièrement pour se livrer à des prises de vues stéréoscopiques. John Mounteney Jephson, l'auteur du texte, traversait, lui, la Bretagne à pied et en solitaire.
Reeve et Taylor, qui avaient demandé au crieur public de la commune de les cornaquer pendant leur visite des sites mégalithiques, s'étonnaient de l'excellente connaissance que leur guide avait de la langue française, preuve, s'il en était encore besoin, que l'usage de l'idiome national était encore loin, sous le Second Empire, d'être universel dans la population bretonne. Les lois de Jules Ferry, qui ont assuré l'unification linguistique de l'Hexagone, n'ont été votées, rappelons-le, que vingt-trois ans après ce « Walking Tour ».
Le tirage est accompagné dans le magazine d'un commentaire intitulé « Druidical Stone, Morbihan ».
(La même vue publiée dans le « Narrative of a Walking Tour in Brittany » était originellement intitulée « 58. Curious Menhir on the Plain of Ménec, near Carnac ».)
Les alignements de mégalithes de Carnac suscitent, depuis longtemps, la curiosité et les interrogations, tant des savants que du public. On venait de très loin, XIXe siècle, pour admirer une telle curiosité, si mystérieuse aux yeux des visiteurs, curieux de tous ces témoignages du passé, mais dont les connaissances se limitaient aux périodes historiques, celles consignées dans les récits écrits. Ainsi, pendant longtemps, on assimilait ces « installations » à des monuments druidiques, mélangeant ainsi l’histoire celtique (les « gaulois ») et le passé considérablement plus ancien : d’où la qualification de « Pierres druidiques » souvent données à de tels sites.
Il est vrai qu’aujourd’hui encore, nous en sommes à formuler des hypothèses quant à l’interprétation de ce site mégalithique. La seule chose sur laquelle les archéologues contemporains semblent s’accorder est sa datation approximative : le néolithique moyen, aux environs de 3000 av. J.C. Aujourd’hui, ces alignements comptent 1 099 menhirs, mais il est possible que quelques-uns aient disparu avant le classement du site à l’inventaire des monuments historiques, intervenu en 1889 à la demande de Prosper Mérimée.

Bibliographie :

• « La Bretagne en relief, premiers voyages photographiques en Bretagne », Musée départemental breton, Quimper, 2000.

• John Mounteney Jephson, « Narrative of a Walking Tour in Brittany », accompanied by « Notes of a Photographic Expedition » by Lovell Reeve, London, Lovell Reeve, 1859.

https://patrimoines-archives.morbihan.fr/decouvrir/instants-dhistoire/les-millesimes-du-patrimoine/le-periple-de-flaubert-en-morbihan-en-1847

Etat de conservation : excellent

Type de support : Photographies collées sur carton

Dimensions de l'image Haute Définition : 7482 X 4080 pixels

Information développement : Positif

Information couleur : Noir et Blanc

Date d'entrée dans la stéréothèque : Mai 2022

Proprietaire : José Calvelo

N° d'inventaire : CAL0512

Elaboration de la notice : José Calvelo et Christian Bernadat

Commentaires : : Les tirages, réalisés spécialement pour l'édition 1865 du « Stereoscopic Magazine », sont postérieurs de six ou sept ans aux prises de vue.