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Venise, Dans la darse vieille de l’arsenal, le long des cales et des ateliers Ouest, vue vers le Nord

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Légende sur document :

N. 91 - Darse - Vecchia

Légende imprimée sur une étiquette rose collée au verso


Mots Clés

Venise Bassin à flot Cale de construction Cale Arsenal Vapeur à aube Grue à mâter

Collection

CALVELO
verso

Datation : 1865

Commentaire datation : Date portée dans la légende

Auteur du cliché : Perini Antonio

Série : Arsenal de Venise , numéro : 91

Editeur : Perini Antonio

Lieu de la prise de vue : Venise , Vénétie , Italie /Europe/Italie/Vénétie/Venise

Texte au verso : (Ars. de Ven. 1865) Darse Vecchia (Uniq. collect) N. 91 Vue se tr. au pied du pont de Porte d'aqua. A g. on v 2 Cantiers, 3 magasins de carénage, 3 laborat. are gothiq. 3 laborat. Pont del Molo. Mur d'enceinte au Nord.

Analyse :

Jusqu’en 1866, Venise et la Vénétie sont rattachées à l’Empire Autrichien ; à la suite de la défaite que les Prussiens leur imposent cette année-là lors de la bataille de Sadowa, la Vénétie est d’abord rétrocédée à la France de Napoléon III, puis au Royaume d’Italie, après que la population se soit prononcée pour cette solution par référendum.
On doit préciser que l’arsenal de Venise eut, avec l’Autriche, un lien particulier. En effet, lors de la première occupation autrichienne, de 1797 à 1806, l’Empire austro-hongrois, qui n’avait jusque-là qu’une marine de second rang, s’appuya sur Venise pour se construire une véritable marine de guerre. Ainsi, jusqu’en 1806, l’arsenal de Venise fournira l'essentiel du contingent naval autrichien, si bien qu'elle fut alors appelée la Marine austro-vénitienne.
Pour Venise, l’arsenal ne fut pas un simple chantier naval : pendant une dizaine de siècles, il fut l’outil principal de sa domination sur la Méditerranée orientale, sans lequel la Sérénissime n’aurait pas pu bâtir son incroyable développement commercial.
En ce lieu, la Venise primitive avait établi un premier chantier naval dès le VIIIe siècle. Là, par exemple, elle construisit pour l’Empire byzantin les ancêtres des caraques, galères et galéasses, qui y furent ensuite produites pendant plusieurs siècles.
Puis, après la création du Grand Conseil de la Cité, cette assemblée fit creuser ici, entre 1143 et 1169, la darse vieille (Darsena vecchia) et édifier le premier véritable arsenal (Arsenale vecchio). Ainsi, en 1204, cet établissement fabriqua en ce lieu les navires qui vont transporter les chevaliers de la quatrième croisade.
Enfin, entre 1304 et 1325, le chantier est agrandi de l’arsenal neuf (Arsenale nuovo) et de la darse neuve (Darsena nuova). Une zone de 25 hectares est alors créée, entourée de murailles qu’une porte monumentale protège de toute intrusion, et notamment de l’espionnage : les secrets de construction y sont bien gardés, comme plus tard ceux des verriers de Murano…
Aux XIVe et XVe siècles, l’arsenal devient le plus grand chantier naval du monde occidental, en s’appuyant sur un système original et innovant : l’Etat vénitien met aux enchères auprès des marchands l’usage commercial des galères militaires, ainsi rentabilisées en temps de paix, mais mobilisables à tout moment en cas de conflit. En même temps, on conserve sur pied de guerre une réserve de 100 galères en état de fonctionnement immédiat.
La darse vieille nous donne les dimensions de l’arsenal primitif. Par contre, les bâtiments qui la bordent ont été remaniés de nombreuses fois ; en particulier, les cales permettant de construire ou de remiser les navires du temps de la République vénitienne, qui étaient pour la plus part ouvertes en pleine eau sur le bassin, ont été, en grande partie, fermées.
Ainsi, alors que, comme nous l’avons vu plus haut, l’arsenal de Venise joua un rôle central pour la Marine autrichienne entre 1797 et 1806, ce n’est désormais plus le cas en cette année 1865, date où Venise n’est plus qu’une base militaire très secondaire, situation qui a peut-être facilité l’accès au lieu du photographe !
Cette vue nous monte le même quai, les mêmes ateliers et mêmes cales couvertes que sur la CAL382, mais en direction inverse, celle du mur Nord (à peine visible tout au fond) qui barre la Darse des galéasses, le long de la lagune. Ces cales et ateliers étaient, nous dit la légende au verso, affectés au carénage. Le photographe est ici adossé à l’enceinte Sud, la Porte de Terre se trouvant à sa droite. A quai, nous trouvons trois vapeurs à roues, et une grue à mâter. Si le photographe a opéré durant la même journée, il est vraisemblable que le vapeur à roues amarré au niveau de la grue à mâter soit la Fantaisie commentée sur la vue CAL380 et que le vapeur le plus lointain soit la canonnière Gorzkowski de la CAL384.
Les ouvriers posent : la vue ne nous donne pas l’impression d’une activité débordante, impression qui est confirmée par les autres vues de la série !

Bibliographie :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Venise
https://fr.wikipedia.org/wiki/Province_v énitienne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_l ’unification_de_l’Italie#1866
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arsenal_de_Venise

Etat de conservation : excellent

Type de support : Photographies collées sur carton

Dimensions du support : 16,7 x 8,3 cm

Dimensions de l'image Haute Définition : 3980 X 1944 pixels

Information développement : Positif

Information couleur : Noir et Blanc

Qualité de la stéréoscopie : excellent

Date d'entrée dans la stéréothèque : Décembre 2020

Proprietaire : M. Calvelo

N° d'inventaire : CAL395

Elaboration de la notice : Christian Bernadat (indexation collaborative)