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Marseille, chantier de construction navale du Pharo

Datation : Entre 1860 et 1890

( datation min. : 1860, datation max. : 1890 )

Auteur du cliché : Inconnu

Série : Marseille

Editeur : Non identifié

Lieu de la prise de vue : /Europe/France/Provence-Alpes-Côte d'Azur/Bouches-du-Rhône/Arrondissement de Marseille/Marseille

Analyse :

A Marseille, après la fermeture de l’arsenal des galères en 1784, dès 1790, des chantiers navals s’installent dans l'anse abritée par le massif du Pharo, dans la passe d'entrée du Vieux-Port, en contre-bas du palais du Pharo.
Ils construisent des bâtiments de faible tonnage, rapides et très manœuvrants, tels que les bricks et les corvettes. Ainsi, en 1827, deux bricks, une corvette et une frégate, y sont construits pour le compte du sultan ottoman Méhémet Ali (vice-Roi d’Egypte). Leur activité culmine en 1830, au point qu’ils ne peuvent répondre à l'ensemble des besoins.
Mais, dès 1828, les chantiers du port de la Ciotat se spécialisent dans la construction des navires à vapeur (en plein développement) ; ils supplantent alors les chantiers du Pharo. Ils continueront néanmoins leur activité pour des embarcations de plus faible tonnage.
Sur cette photo, nous avons pourtant ici en construction un navire d’un tonnage relativement important. Sa coque est entièrement en bois, construite de manière encore très traditionnelle, sur tins en bois qui supportent la coque, sur une cale à ciel ouvert. A cette même époque, dans les ports de la côte atlantique, comme Nantes, le Havre ou Bordeaux, le chantier est entièrement abrité de façon à permettre le travail en toute saison. On réalise y des clippers à coques mixtes, associant bois et métal, assemblées sur des membrures fines et résistantes qui permettent à la fois de libérer de l’espace dans les cales et de donner à la structure une résistance permettant le franchissement du Cap de Bonne Espérance ou du Cap Horn.
Ce n’est manifestement pas le cas du navire en cours de construction ici : il s’agit très vraisemblablement d’un trois-mâts de charge, destiné au transport des marchandises à travers la Méditerranée. Selon l’histoire connue de ces chantiers, il s’agit sans doute d’une des dernières grosses unités construites ici, avant un repli sur des activités plus modestes de construction ou de réparation navale.
Dans les années 1920, les chantiers du Pharo emploient une centaine de personnes réparties sur plusieurs entreprises (La Société des Transbordements Maritimes, spécialisée dans la construction des chalands et des mahonnes (chaland portuaire de forme très arrondie utilisé en Méditerranée), les chantiers Scotto, Massilia et Grossi.
Durant la dernière guerre, les chantiers sont réquisitionnés par les allemands pour la réparation de leurs bâtiments de faible tonnage, des dragueurs côtiers qui constituaient l'essentiel de leur flotte en Méditerranée. Le site du Pharo retrouve son activité de chantier naval au lendemain du conflit : il est spécialisé dans la réparation des navires traditionnels, chalutiers ou voiliers. Depuis 1956, on trouve ici le chantier Borg, animé par une famille de charpentiers de marine traditionnels.

Bibliographie :

https://dossiersinventaire.maregionsud.fr/gertrude-diffusion/dossier/usine-de-construction-navale-chantier-naval-de-l-anse-du-pharo/20cdddcc-5e70-4659-9a01-bf810ba478d3
Gugliotta G, Les chantiers navals du Pharo, in Revue Marseille n°132-133, pp.82-83, 1er sem 1983.
http://www.chantiernavalborg.com/fr/patrimoine-et-tradition-histoire-du-chantier
https://journals.openedition.org/rives/3847 : Petits ports et chantiers navals traditionnels en Provence au XIXe siècle, par Laurent Pavlidis.
Sur la construction mixte bois-fer au XIXe siècle, voir Roger et Christian Bernadat, Quand Bordeaux construisait des navires, Ed de l’Entre-deux-Mers, 2ème Ed, déc 2016, pp 52 à 55

Etat de conservation : moyen

Lieu de conservation : Lescar

Type de support : Photographies collées sur carton

Dimensions de l'image Haute Définition : 8292 X 4004 pixels

Information développement : Positif

Information couleur : Noir et Blanc

Date d'entrée dans la stéréothèque : Mars 2019

Proprietaire : M. Magendie

N° d'inventaire : MAG4413

Elaboration de la notice : Catherine Carponsin-Martin et Christian Bernadat (indexation collaborative)