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Étretat, la plage et le chalet de M. Nanteuil

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Légende sur document :

La Normandie artistique - Etretat, plage et chalet de Nanteuil

Nom de la série imprimée, légende de la vue manuscrite


Mots Clés

Étretat Villa Plage Falaise Voilier de pêche Promeneur Tournier Henri-Alexis-Omer Accastillage et équipement

Collection

CALVELO

Datation : Entre avril et septembre 1859

( datation min. : 1859, datation max. : 1859 )

Auteur du cliché : Furne Charles Paul et Tournier Henri

Série : La Normandie artistique , numéro : 47

Editeur : Furne Charles Paul & Tournier Henri , mention d'édition : La Normandie artistique

Lieu de la prise de vue : /Europe/France/Normandie/Seine-Maritime/Arrondissement du Havre/Étretat

Texte au recto : La Normandie artistique

Analyse :

Le photographe a posé son trépied sur la plage. Le premier plan donne une vue très intéressante : deux « caloges » à gauche, des « caïques » de pêche d’Étretat désarmées et transformées en abri pour le matériel de pêche, recouvertes d’un toit de chaume (chaque pêcheur en possédait une, en plus de sa barque armée pour la pêche) ; et un magnifique cabestan au premier plan à droite, ce treuil permettant de remonter les « caïques » sur la plage tous les soirs à la force des bras.
Comme il l'avait fait si souvent dans le Voyage en Bretagne quelques années auparavant, Henri Tournier, gauchement assis sur le cabestan, prête ici sa figure familière à l'opérateur pour imprimer un air de spontanéité nonchalante à la prise de vue. Il reste aujourd’hui deux « caloges », restaurées ou reconstruites, reconverties en buvettes de plage.
Admirons l’excellente définition de l’image, qui permet notamment de mettre en valeur la structure à clins des coques et les bottes de chaume recouvrant les toits.
En arrière-plan, sur le début de la falaise d’aval, se dresse une maison de villégiature de style anglo-normand dont la mode vient d’être lancée juste avant le second Empire, un « chalet » comme l’on dit alors, dont la légende nous dit qu’elle appartient au peintre et illustrateur Célestin Nanteuil.
La bonne société parisienne commence à s’intéresser à Etretat en 1836, après la publication par Alphonse Karr d'un roman qui va rendre la ville célèbre, Histoire de Romain d’Etretat. Dans les années 1840, on construit ensuite une route du Havre à Fécamp. On établit alors des liaisons régulières en omnibus à chevaux depuis les gares du Havre, ouverte en 1847, et de Fécamp, ouverte en 1856, les voyageurs ayant pris le train à la gare Saint-Lazare à Paris. Aussitôt, la ville devient une destination à la mode.
Dès 1852, une Société des Bains de mer d’Etretat y ouvre un casino de planches et d’ardoises. On y joue Orphée aux Enfers de Jacques Offenbach, qui va y construire une villa de style balnéaire, comme un grand nombre de chanteurs, de compositeurs, de danseurs et de librettistes parisiens.
Enfin, en 1861, un Manuel de voyage Murray décrit pour les touristes anglais la villégiature dans la nouvelle cité balnéaire, accessible par le train depuis Fécamp, des fiacres permettant de rejoindre la ville balnéaire et les premiers hôtels.
Célestin Nanteuil est, semble-t-il, un des premiers à se faire construire un chalet sur le haut de la ville du côté de la falaise d’aval. Et cette villa existe toujours, sous le même nom, « Chalet Nanteuil » ! On la trouve sur certains annuaires, rue du Docteur Miramont, une rue qui monte sur le haut de la falaise, juste en surplomb de la ville.
Le montage des épreuves présentées ici est tout à fait inhabituel. Les tirages de la maison Furne – comme c’est l’usage dans la production professionnelle – n’occupent jamais qu’une des faces du carton de montage : bref, un stéréogramme par carton. Or, étonnamment, les épreuves de cette série sont montées recto-verso. Quant aux légendes, elles sont ici manuscrites, comme elles le sont dans la majorité de la production stéréoscopique du Second Empire. Cette particularité est néanmoins exceptionnelle dans la production de la maison Furne et Tournier, qui prend toujours soin d’accompagner les épreuves d’une étiquette imprimée portant le nom de la collection et la légende de la vue.
L’acheteur de cet assortiment a-t-il délibérément décollé les tirages et les étiquettes, pour les remonter ensuite à sa façon, en prenant soin de copier les légendes originales à la plume ? Ou bien un client a-t-il directement passé commande de ce montage distinctif à l’atelier, qui pourrait avoir consenti à cette adaptation et à cet écart dans ses propres habitudes ? Il y a peu de chances que cette minuscule énigme soit un jour résolue...

Bibliographie :

https://www.chasse-maree.com/toutsavoir/caique-dyport-et-detretat/
Encyclopédie des voiliers, par Dominique Buisson, Edita, 1994.
https://fr.wikipedia.org/wiki/ Étretat
http://www.etretat-apade.fr/IMG/pdf/ANNUAIRE-2007-A5_maj_05-07.pdf
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b72004727/f12.item

Etat de conservation : excellent

Type de support : Impression sur papier

Dimensions de l'image Haute Définition : 2362 X 1210 pixels

Information développement : Positif

Information couleur : Noir et Blanc

Qualité de la stéréoscopie : excellent

Date d'entrée dans la stéréothèque : Avril 2020

Proprietaire : M. Calvelo

N° d'inventaire : CAL326

Elaboration de la notice : Christian Bernadat et José Calvelo