Étretat, barques de pêche sur la plage et falaises
Datation : Entre avril et septembre 1859
( datation min. : 1859, datation max. : 1859 )Auteur du cliché : Furne Charles Paul et Tournier Henri
Série : La Normandie artistique , numéro : 52
Editeur : Furne Charles Paul & Tournier Henri , mention d'édition : La Normandie artistique
Lieu de la prise de vue : /Europe/France/Normandie/Seine-Maritime/Arrondissement du Havre/Étretat
Texte au recto : La Normandie artistique
Texte lisible dans l'image : Immatriculation d'un bateau : F356
Analyse :
Tirées sur la plage et démâtées, ou encore mâtées, à l’ancre en bordure de plage, ces barques de pêche côtière d’Etretat sont des « caïques » (localement aussi appelées « clinques »), disposant de coques robustes et hautes, montées à clins, conçues pour affronter les temps changeants de la Manche, souvent gréées en voiles trapézoïdales dites « au tiers » ou à « houari », tendues entre deux vergues horizontales. Avec ces bateaux, les pêcheurs pêchent ici le hareng ou parfois le maquereau.
L’image est d’une définition suffisamment bonne pour que l’on aperçoive les clins qui constituent la coque, lames de bois en forme assemblées en chevauchement, étanchées entre elles par un calfatage.
Étretat, n’ayant pas de port de pleine eau, les pêcheurs devaient remonter leurs barques sur la plage tous les soirs. Ils le faisaient au moyen de gros cabestans, des treuils horizontaux, manœuvrés en fin de journée à la force des bras par plusieurs personnes, parfois par des femmes.
Au premier plan, deux hommes s’affairent autour d’un filet amassé en simple tas. L'un d'eux, assis, semble la figure familière d'Henri Tournier, l'un des deux photographes-éditeurs, qu'on aperçoit dans maintes vues du Voyage en Bretagne ou de la Normandie pittoresque. En arrière-plan, on reconnaît l’emblématique falaise d’aval, avec, tout à droite, l’Aiguille creuse, rendue célèbre une cinquantaine d’années plus tard par Maurice Leblanc et son fameux Arsène Lupin.
Le montage des épreuves présentées ici est tout à fait inhabituel. Les tirages de la maison Furne – comme c’est l’usage dans la production professionnelle – n’occupent jamais qu’une des faces du carton de montage : bref, un stéréogramme par carton. Or, étonnamment, les épreuves de cette série sont montées recto-verso. Quant aux légendes, elles sont ici manuscrites, comme elles le sont dans la majorité de la production stéréoscopique du Second Empire. Cette particularité est néanmoins exceptionnelle dans la production de la maison Furne et Tournier, qui prend toujours soin d’accompagner les épreuves d’une étiquette imprimée portant le nom de la collection et la légende de la vue.
L’acheteur de cet assortiment a-t-il délibérément décollé les tirages et les étiquettes, pour les remonter ensuite à sa façon, en prenant soin de copier les légendes originales à la plume ? Ou bien un client a-t-il directement passé commande de ce montage distinctif à l’atelier, qui pourrait avoir consenti à cette adaptation et à cet écart dans ses propres habitudes ? Il y a peu de chances que cette minuscule énigme soit un jour résolue...
Bibliographie :
https://www.chasse-maree.com/toutsavoir/caique-dyport-et-detretat/
Encyclopédie des voiliers, par Dominique Buisson, Edita, 1994.
https://fr.wikipedia.org/wiki/ Étretat
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b72004727/f12.item
Etat de conservation : excellent
Type de support : Impression sur papier
Dimensions de l'image Haute Définition : 2362 X 1188 pixels
Information développement : Positif
Information couleur : Noir et Blanc
Qualité de la stéréoscopie : excellent
Date d'entrée dans la stéréothèque : Avril 2020
Proprietaire : M. Calvelo
N° d'inventaire : CAL325
Elaboration de la notice : Christian Bernadat et José Calvelo