Étretat - Lavoir d'eau douce à mer basse
Datation : Entre avril et septembre 1859
( datation min. : 1859, datation max. : 1859 )Auteur du cliché : Furne Charles Paul et Tournier Henri
Série : La Normandie artistique , numéro : 54
Editeur : Furne Charles Paul & Tournier Henri , mention d'édition : La Normandie artistique
Lieu de la prise de vue : /Europe/France/Normandie/Seine-Maritime/Arrondissement du Havre/Étretat
Texte au recto : La Normandie artistique - Etretat, lavoir d'eau douce à marée basse
Analyse :
Scène étonnante sur la plage de galets : des dizaines de femmes sont en train de laver du linge. La légende manuscrite précise « Lavoir d’eau douce à mer basse ». Comment est-ce possible ? L’explication est rationnelle : une rivière souterraine traverse le sol d’Étretat et réapparaît en surface sous les galets à la basse mer ! Ce sont donc bien des flaques d’eau douce qui affleurent sur la plage, dans lesquelles les femmes du village venaient laver le linge (ou au moins le rincer ?) à marée basse.
Au Moyen-Âge, cette rivière traversait le village en surface, descendant de la vallée dite du Grand Val qui débouche sur le site d’Étretat. Mais, au fil des années, la nappe phréatique s’est abaissée, rendant le cours d’eau souterrain.
Au XVIIIe siècle, le cours d’eau, déjà souterrain, donnait des résurgences plus abondantes. Alors que sous le règne de Louis XVI, on élevait ici des huîtres qui rejoignaient toutes les nuits Versailles (notamment à la demande de Marie-Antoinette qui en était friande à son petit déjeuner !), les bassins d’eau douce qui surgissaient sur la plage servaient à affiner les coquillages.
En arrière-plan, on aperçoit une partie de la commune, et, en bordure de plage, les « caïques » de pêche à l’ancre, certaines n’étant même pas démâtées pour repartir à la prochaine marée à la pêche au hareng ou au maquereau.
Le montage des épreuves présentées ici est tout à fait inhabituel. Les tirages de la maison Furne – comme c’est l’usage dans la production professionnelle – n’occupent jamais qu’une des faces du carton de montage : bref, un stéréogramme par carton. Or, étonnamment, les épreuves de cette série sont montées recto-verso. Quant aux légendes, elles sont ici manuscrites, comme elles le sont dans la majorité de la production stéréoscopique du Second Empire. Cette particularité est néanmoins exceptionnelle dans la production de la maison Furne et Tournier, qui prend toujours soin d’accompagner les épreuves d’une étiquette imprimée portant le nom de la collection et la légende de la vue.
L’acheteur de cet assortiment a-t-il délibérément décollé les tirages et les étiquettes, pour les remonter ensuite à sa façon, en prenant soin de copier les légendes originales à la plume ? Ou bien un client a-t-il directement passé commande de ce montage distinctif à l’atelier, qui pourrait avoir consenti à cette adaptation et à cet écart dans ses propres habitudes ? Il y a peu de chances que cette minuscule énigme soit un jour résolue...
Bibliographie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/ Étretat
https//craies.crihan.fr/ ?p=14895
https://www.chasse-maree.com/toutsavoir/caique-dyport-et-detretat/
Encyclopédie des voiliers, par Dominique Buisson, Edita, 1994.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b72004727/f12.item
Etat de conservation : excellent
Type de support : Impression sur papier
Dimensions de l'image Haute Définition : 2362 X 1212 pixels
Information développement : Positif
Information couleur : Noir et Blanc
Qualité de la stéréoscopie : excellent
Date d'entrée dans la stéréothèque : Avril 2020
Proprietaire : M. Calvelo
N° d'inventaire : CAL323
Elaboration de la notice : Christian Bernadat et José Calvelo