Étretat, caloges sur la plage
Légende sur document :
La Normandie artistique - Etretat, épaves d'une gëoletteNom de la série imprimée, légende de la vue manuscrite
Mots Clés
Étretat Cabane Plage Voilier de pêcheCollection
CALVELODatation : Entre avril et septembre 1859
( datation min. : 1859, datation max. : 1859 )Auteur du cliché : Furne Charles Paul et Tournier Henri
Série : La Normandie artistique , numéro : 50
Editeur : Furne Charles Paul & Tournier Henri , mention d'édition : La Normandie artistique
Lieu de la prise de vue : /Europe/France/Normandie/Seine-Maritime/Arrondissement du Havre/Étretat
Texte au recto : La Normandie artistique - Etretat - Epaves d'une gëolette
Analyse :
Le titre de cette vue, porté à la main, interroge : « épave d’une goélette » (écrite « gëolette »). En fait, cette vue montre d’abord, à gauche et à droite, deux vues partielles de coques de « caloges » : des « caïques », les barques de pêche d’Etretat, désarmées et transformées en abris à matériel, recouvertes d’un toit de chaume (chaque pêcheur en possédait une, en plus de sa barque armée pour la pêche). Il reste aujourd’hui deux « caloges », restaurées ou reconstruites, reconverties en buvettes de plage.
Au centre de l’image, derrière plusieurs ancres apparemment laissées à l’abandon, on voit un cabestan, le treuil qui permettait aux pêcheurs de remonter leur barque tous les soirs sur la plage (voir CAL321).
Juste en arrière du cabestan, la coque à clins est exactement la même que celle des caloges : à coup sûr, il s’agit aussi d’une caïque de pêche (localement aussi appelée « clinque »), posée bien droit sur la plage : difficile d’imaginer qu’il puisse s’agit d’une épave, qui, si elle était venue s’échouer ici, serait nécessairement couchée sur le flanc.
Cette embarcation ne peut de toute façon en aucun cas être désignée comme une goélette, navire bien plus gros, de coque effilée et gréée d’au minimum deux mâts. Compte tenu de sa coque, une goélette ne pourrait pas s’échouer bien à la verticale, contrairement à la caïque dont l’arrière de la coque est plat, justement pour être hissée à plat sur la plage.
Il s’agit donc d’une caïque de pêche d’Etretat identique aux autres.
Le montage des épreuves présentées ici est tout à fait inhabituel. Les tirages de la maison Furne – comme c’est l’usage dans la production professionnelle – n’occupent jamais qu’une des faces du carton de montage : bref, un stéréogramme par carton. Or, étonnamment, les épreuves de cette série sont montées recto-verso. Quant aux légendes, elles sont ici manuscrites, comme elles le sont dans la majorité de la production stéréoscopique du Second Empire. Cette particularité est néanmoins exceptionnelle dans la production de la maison Furne et Tournier, qui prend toujours soin d’accompagner les épreuves d’une étiquette imprimée portant le nom de la collection et la légende de la vue.
L’acheteur de cet assortiment a-t-il délibérément décollé les tirages et les étiquettes, pour les remonter ensuite à sa façon, en prenant soin de copier les légendes originales à la plume ? Ou bien un client a-t-il directement passé commande de ce montage distinctif à l’atelier, qui pourrait avoir consenti à cette adaptation et à cet écart dans ses propres habitudes ? Il y a peu de chances que cette minuscule énigme soit un jour résolue...
Bibliographie :
https://www.chasse-maree.com/toutsavoir/caique-dyport-et-detretat/
Encyclopédie des voiliers, par Dominique Buisson, Edita, 1994.
https://fr.wikipedia.org/wiki/ Étretat
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b72004727/f12.item
Etat de conservation : excellent
Type de support : Impression sur papier
Dimensions de l'image Haute Définition : 2362 X 1191 pixels
Information développement : Positif
Information couleur : Noir et Blanc
Date d'entrée dans la stéréothèque : Avril 2020
Proprietaire : M. Calvelo
N° d'inventaire : CAL322
Elaboration de la notice : Christian Bernadat et José Calvelo