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Arques-la-Bataille, revers de la porte du château

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Légende sur document :

1ère cour du château - Arques

Manuscrite (contrairement aux usages de l'éditeur)


Mots Clés

Arques-la-Bataille Château fort Forteresse Basse-cour Rocher Touriste Touriste Henri IV (roi de France)

Collection

CALVELO

Datation : Entre avril et septembre 1859

( datation min. : 1859, datation max. : 1859 )

Auteur du cliché : Furne Charles Paul et Tournier Henri

Série : La Normandie artistique , numéro : 20

Editeur : Furne Charles Paul & Tournier Henri , mention d'édition : La Normandie artistique

Lieu de la prise de vue : /Europe/France/Normandie/Seine-Maritime/Arrondissement de Dieppe/Arques-la-Bataille

Texte au recto : 1ère cour du château - Arques La Normandie artistique

Analyse :

Le château d'Arques-la-Bataille est un château fort en ruine, construit sur un promontoire rocheux dominant la ville d’Arques, dans le nord de la Seine-Maritime, près de Dieppe. Édifiée dans la première moitié du XIIe siècle sur l'emplacement d'une ancienne motte castrale, remaniée jusqu'au XVIe siècle, la forteresse a subi de multiples sièges.
Le site sur lequel le château a été édifié est un éperon rocheux étroit dominant la dépression perpendiculaire formée par les vallées de la Varenne, de la Béthune et de l'Eaulne qui se rejoignent pour former l'Arques à 6 kilomètres de la Manche. Sur son arrière, la forteresse est séparée du plateau cauchois par un étroit vallon qui l'isole de son arrière-pays et renforce ses potentialités défensives, les guetteurs disposaient ainsi d'une vue étendue pouvant surveiller la vallée jusqu'à la mer.
Au pied de ses remparts, Henri IV remporta une bataille décisive contre les troupes de la Ligue en 1589, ce qui explique le nom récent de la commune.
Face à la menace de destruction totale de l’édifice en ruines, en 1836, les énergies se mobilisèrent, sous la conduite d'Achille Deville et de M. et Mme Reiset (nouveaux propriétaires des lieux), pour en assurer la pérennité. En 1860, quelques pièces furent aménagées en musée avant que l'État ne devînt propriétaire des lieux, pour la somme de 60 000 francs-or.
Il a fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1875.
À son extrémité s'élève un bastion d'artillerie aux murs très épais construit au XVIe siècle, sous le règne de François Ier, en avant de l'entrée d'origine du XIIe siècle.
Pour commémorer la victoire du bon roi (et rehausser la renommée du lieu !), la porte du bastion, formée d'une triple arcade, a été agrémentée en 1845 d'un bas-relief représentant Henri IV à cheval, due au sculpteur Gayrard (selon la légende de l’éditeur) (Vue CAL309). Nous sommes ici dans la cour au revers de cette porte du bastion.

Comme souvent chez Furne et Tournier, des personnages indiquent très opportunément l'échelle exacte du site photographié. Il s'agit généralement d'une population locale, dont la présence sur les lieux est, en quelque sorte, toute "naturelle" et que le photographe saisit (par un "hasard" en vérité très concerté) dans ses activités quotidiennes. Mais il peut également s'agir, comme ici, de visiteurs, seuls ou en couple, livrés à une admiration toute touristique face à un paysage ou un monument : une quasi-mise en abyme de notre propre contemplation du stéréogramme.
Le procédé est, à l'ère du collodion, utilisé par toutes sortes de photographes, de manière apparemment aléatoire. Il est, toutefois, particulièrement fréquent (et prémédité) dans la production de Furne et Tournier et encore davantage dans celle de William England. Chez le photographe anglais, par exemple, la quasi-totalité des paysages suisses qu'il a choisi de reproduire ont leur témoin oculaire, présent sur l'image, qui admire la vue en même temps que nous. Or les indices fournis dans cette sorte d'images ne sont pas seulement dimensionnels. L'échelle chronologique est, elle aussi, exposée : ces vues sont clairement datées. La régularité de cette petite recette chez quelques photographes explique, partiellement sans doute, le charme très singulier (et exponentiel au fil du temps) de leurs images : elles ont, paradoxalement, d'autant mieux vieilli qu'elles sont millésimées.
Le montage des épreuves présentées ici est tout à fait inhabituel. Les tirages de la maison Furne – comme c’est l’usage dans la production professionnelle – n’occupent jamais qu’une des faces du carton de montage : bref, un stéréogramme par carton. Or, étonnamment, les épreuves de cette série sont montées recto-verso. Quant aux légendes, elles sont ici manuscrites, comme elles le sont dans la majorité de la production stéréoscopique du Second Empire. Cette particularité est néanmoins exceptionnelle dans la production de la maison Furne et Tournier, qui prend toujours soin d’accompagner les épreuves d’une étiquette imprimée portant le nom de la collection et la légende de la vue.

L’acheteur de cet assortiment a-t-il délibérément décollé les tirages et les étiquettes, pour les remonter ensuite à sa façon, en prenant soin de copier les légendes originales à la plume ? Ou bien un client a-t-il directement passé commande de ce montage distinctif à l’atelier, qui pourrait avoir consenti à cette adaptation et à cet écart dans ses propres habitudes ? Il y a peu de chances que cette minuscule énigme soit un jour résolue...

Bibliographie :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch âteau_d’Arques-la-Bataille
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b72004727/f12.item

Etat de conservation : excellent

Type de support : Impression sur papier

Dimensions de l'image Haute Définition : 2362 X 1177 pixels

Information développement : Positif

Information couleur : Noir et Blanc

Qualité de la stéréoscopie : excellent

Date d'entrée dans la stéréothèque : Avril 2020

Proprietaire : M. Calvelo

N° d'inventaire : CAL310

Elaboration de la notice : Christian Bernadat et José Calvelo