Paris, port de Solférino en face des Tuileries
Datation : Entre 1852 et 1853
( datation min. : 1852, datation max. : 1853 )Auteur du cliché : Inconnu
Série : Paris
Editeur : Non identifié
Diffuseur : Berthiot Opticien
Lieu de la prise de vue : Paris , Ile-de-France , France /Europe/France/Île-de-France/Paris/Paris/Paris 01 Louvre
Texte au recto : Manuscrit à l'encre noire : Bourgoin
Texte au verso : Manuscrit à l'encre noire : Rome Au 409 Étiquette du distributeur : Berthiot Opticien Quai des Célestins, 8 Lyon
Analyse :
À Paris, au port de Solférino, à deux pas du pont Royal, en face du pavillon de Flore à l’extrémité du palais des Tuileries, cette photo nous montre deux navires à vapeur amarrés le long de la berge en pente, encore non recouverte de quais verticaux. Une vue voisine est présentée en DUP0141.
Ces deux navires fluviaux sont de toute évidence le sujet principal du photographe.
Au premier plan, nous avons un vapeur fluvial destiné au transport des passagers équipé de roues à aubes latérales : on aperçoit le renflement du bord sur la droite des vues qui va englober la roue tribord. Ce dépassement latéral, sur les deux côtés du navire, était évidemment un des grands inconvénients de ces navires, puisque cela imposait un amarrage à une certaine distance de la berge : on aperçoit d’ailleurs bien l’eau entre la berge et la coque au premier plan. De tels navires fluviaux, qui disposaient d’un faible tirant d’eau, desservaient alors quotidiennement le cours de la Seine jusqu’à Rouen et Le Havre. Sur la droite des vues, on voit clairement la grande cheminée du vapeur en position abattue. Compte tenu de sa hauteur, une telle manœuvre était indispensable pour passer sous chaque pont, alors même que la machine à vapeur n’était pas arrêtée : on imagine à peine les panaches de fumées qui devaient alors se répandre sur le pont du navire (celui-ci disposait apparemment de cabines) mais qui devaient aussi complètement enfumer chaque pont et les quais environnant à chaque passage ! Remarquons que, sur ces vues, aucun panache de fumée n’est à constater, preuve que le vapeur est à l’arrêt. Ce navire porterait le nom de Calisto, selon José Calvélo.
Au second plan, un examen attentif des vues permet de constater qu’un second navire est amarré à couple du premier, navire beaucoup plus court ce qui lui permet d’être amarré bord à bord, en arrière de la roue à aubes babord. Le plus intéressant est que la vue de gauche laisse voir une roue à aubes centrale fixée à l’arrière de ce second bateau. Il s’agit d’un vapeur transport de marchandise, du premier modèle mis en service sur la Seine. Ce premier type de navire a été mis en service de manière irrégulière dès 1817. Puis, à partir de 1828, cinq vapeurs de ce type desservent régulièrement la ligne Paris-Rouen-Le Havre et retour pour le transport des marchandises. La compagnie fluviale alors la plus importante avait dénommé ces vapeurs « Paquebot » suivi d’un numéro (selon le sens original du mot en anglais : « transport de colis »).
Les photographies de ce type de navire sont extrêmement rares. De plus grosses unités, toujours à roue à aubes arrière, ont été construites et mis en service encore en 1882. La présence d’une seule roue à aubes en position arrière présentait un grand avantage pour l’appontement à quai, puisqu’elle permettait d’amarrer le bateau au ras des quais ou des berges, contrairement aux roues latérales qui éloignaient fortement le navire des quais, et occupaient une emprise bien plus large sur le fleuve, rendant les croisements et les passages sous les ponts plus délicats. Signalons enfin que les premiers vapeurs transports de marchandise à roue à aubes arrière étaient également équipés d’une voile, très utile pour remonter le fleuve de l’embouchure vers Paris en profitant du vent d’ouest dominant, qui pouvait être d’un appoint très utile compte tenu de la faible puissance des premières machines à vapeur.
Le tirage de cette photographie semble correspondre à un papier salé recouvert d'un vernis ou d'albumine. La vue est montée entre 2 cartons évidés, pour permettre une observation par transparence.
Bibliographie :
Histoire de la Marine, Ed. L’Illustration, Paris 1942, p. 338
Laurent Roblin, Cinq Siècles de transport fluvial en France, Ouest-France, Collection Histoire, 2003
Calvelo, J. (2010) : Paris, capitale du relief, Les Editions de l'Amateur, Paris.
Etat de conservation : moyen
Lieu de conservation : Paris
Type de support : Photographies collées sur carton
Dimensions de l'image Haute Définition : 8328 X 3856 pixels
Information développement : Positif
Information couleur : Noir et Blanc
Date d'entrée dans la stéréothèque : Juillet 2019
Proprietaire : M. Dupin
N° d'inventaire : DUP0298
Elaboration de la notice : Francis Dupin et Christian Bernadat (indexation collaborative)