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Datation : Vers 1858

( datation min. : 1855, datation max. : 1865 )

Auteur du cliché : Inconnu

Editeur : Gaudin Alexis

Lieu de la prise de vue : /Europe/France/Île-de-France/Paris/Paris/Paris

Analyse :

Il n'est guère possible de sérieusement se fier à ce qui n'est probablement qu'une reconstitution, devenue fameuse parmi les collectionneurs de photographie ancienne, d'un atelier de fabrication de vues stéréoscopiques.
Un groupe de femmes et d'hommes – véritables employés du photographe ou simples figurants rémunérés spécialement pour cette prise de vue ?… Nous ne le saurons probablement jamais – n'ont été mis en scène, sans doute, qu'en fonction des contraintes du studio (lumière disponible, superficie de la construction) et des impératifs de la composition.
Si chaque emploi de l'atelier est représenté dans la vue – tirage des positifs, découpe des épreuves ou des cartons, encollage, presse à marouflage –, il est douteux que des établissements faisant appel à un personnel aussi nombreux et spécialisé aient pu se déployer efficacement dans des espaces de 30 mètres carrés à peine, comme celui qui sert de théâtre à cette mise en scène. Le photographe, ici, était simplement soucieux, assurément, à rapporcher tout ce petit monde, pour qu'il tienne dans le cadre.
La diversité des entreprises était d'ailleurs considérable. Entre les ateliers prospères produisant chaque jour plusieurs centaines de tirages et employant des dizaines d'ouvriers (comme celui de Disdéri pour les portraits, ou, pour la stéréoscopie, celui de Ferrier, qu'Ernest Lacan a visité et décrit dans La Lumière) et les photographes-artisans aux ressources restreintes et à la production modeste, qui n'avaient, eux, qu'un ou deux assistants, peut-être, pour gérer leur affaire, l'écart est substantiel : le photographe, dans ces tout petits négoces, participait sans doute à un plus grand nombre de tâches, y compris les plus humbles.

L'origine de cette vue est difficile à déterminer. Il semblerait que son apparition soit un peu plus fréquente sur le marché français des antiquités photographiques que, par exemple, sur le marché britannique. Pour cette raison, peut-être, la vue est souvent attribuée à un atelier français (le nom des Gaudin est souvent prononcé). Il nous semble pourtant reconnaître, debout à gauche, parmi les figurants, un jeune homme que l'on aperçoit assez régulièrement dans des images dont les versos sont légendés en anglais. Avec toutes sortes de réserves (motivées par l'ignorance) et une forte dose de scepticisme (circonspect), nous prendrons le risque d'attribuer le cliché à un atelier britannique.

Ce genre de vue stéréoscopique – que les Américains appellent "French tissues", parce que la majorité des stéréogrammes de ce type sont d'origine française – permet de regarder alternativement l'image en noir et blanc ou en couleur, par transparence. Elles sont constituées d'un tirage photographique sur papier albuminé, doublé d'un papier colorié à la main, et d'une troisième feuille de couleur claire généralement (blanche), le tout pris en sandwich dans un carton de montage comportant deux fenêtres. Lorsque le volet du stéréoscope est relevé pour que le tirage soit éclairé de face (par réflexion de la lumière sur le miroir du volet), l'image n'est visible qu'en noir et blanc. Mais lorsque le volet est rabattu et que la lumière, pénétrant par la vitre dépolie au fond du stéréoscope, traverse les différentes couches du tirage, alors la photographie est vue en couleur (grâce à la feuille enluminée placée immédiatement derrière le tirage).

Le vocabulaire pour décrire ce genre d'objet est, regrettablement, très instable. En dépit du fait que les anglophones qualifient ces tirages de "French", les Français, quant à eux, préfèrent parfois utiliser un lexique qui trouve son origine dans la vieille tradition, éminemment française, des "jeux optiques". Ainsi les stéréogrammes de cette nature sont-ils parfois qualifiés de "panoptiques" (rien à voir avec l'architecture carcérale) ou de "dioramiques", à cause de la parenté des jeux lumineux entre ces vues stéréoscopiques et le "diorama" de Daguerre, également nommé "polyorama panoptique".
Une variante de ce tirage est conservé à la Bibliothèque Nationale de France parmi les photographies déposées par Alexis Gaudin. Cependant, ce tirage ne semble pas avoir de numéro du dépôt légal.

Etat de conservation : bon

Type de support : Photographies collées sur carton

Dimensions de l'image Haute Définition : 2080 X 1008 pixels

Information développement : Positif

Information couleur : Noir et Blanc

Date d'entrée dans la stéréothèque : Avril 2020

Proprietaire : M. Calvelo

N° d'inventaire : CAL277

Elaboration de la notice : José Calvelo et Catherine Carponsin-Martin